En 1992, Bernard Émond entre au cinéma par la porte du documentaire avec Ceux qui ont le pas léger meurent sans laisser de traces, un moyen métrage poignant qui remonte le fil de l’existence d’un homme solitaire du quartier Hochelaga-Maisonneuve. Anthropologue de formation et humaniste sensible, Émond documente dans ses films la dissolution des repères et la perte des valeurs éthiques dans un monde en mutation. Il réalise quatre autres documentaires remarqués, — dont L’épreuve du feu (1997) et Le temps et le lieu (2000), produits au sein de la Coop Vidéo de Montréal — avant d’inaugurer, avec La femme qui boit (2001), un oeuvre de fiction qui imposera sa signature comme l’une des plus reconnaissables et des plus consistantes du cinéma québécois. La femme qui boit et 20h17, rue Darling (2003) ont été sélectionnés à la Semaine de la critique de Cannes, tandis que La neuvaine (2005), Contre toute espérance (2007) et La donation (2009), qui forment une trilogie sur la foi, l’espérance et la charité, ont eu leur première mondiale en sélection officielle au Festival de Locarno, où ils ont glané de nombreux prix. Les plus récents longs métrages de Bernard Émond sont Le journal d’un vieil homme (2015) et Pour vivre ici (2017). Au cumul, son oeuvre compte une centaine de sélections dans les festivals et une soixantaine de récompenses et nominations, dont un prix Genie et un prix Jutra pour le scénario de Ce qu’il faut pour vivre (2008), réalisé par Benoît Pilon. Outre ses scénarios, dont plusieurs ont été édités, Bernard Émond est l’auteur de deux recueils d’essais parus chez Lux Éditeur, Il y a trop d’images (2011) et Camarade, ferme ton poste (2017).